6-8 nov. 2024 Nantes (France)

Programmation > Le Cinématographe

De la démarche scientifique à l’écriture cinématographique en SHS, les chercheurs ouvrent le dialogue au Cinématographe.

Transformer une recherche SHS en une narration visuelle originale pour communiquer des résultats et les vulgariser, faire dialoguer la science et la société, prolonger un questionnement scientifique… le cinéma offre bien des perspectives.

En partenariat avec le Cinématographe, nous vous invitons cette année à découvrir plusieurs films réalisés dans le cadre de programmes scientifiques ou de thèses, en présence de leurs auteurs, et à venir débattre avec nous des interactions entre cinéma et recherche.

Mercredi 6 novembre 

16h30 - 18h00 - Atelier Recherche et Cinéma

Avec Violeta Ramirez (réalisatrice, anthropologue visuelle), Sofia Meister (réalisatrice, institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux – EHESS) et Robert Nardone (Labratoire HT2S - CNAM)
Cet atelier, animé par Robert Nardone, interrogera l’usage du cinématographe comme instrument de recherche, utilisé à la fois dans une perspective d’exploration et d’exposition. Il l’envisagera aussi comme vecteur de diffusion de savoirs, et traitera en particulier de l’image cinématographique comme mode d’administration de la preuve. Violeta Ramirez évoquera en particulier son film Transitions sous tension (2024, 52 min.) issu d’une enquête anthropologique menée dans l’Allier au sujet de la possible ouverture d’une mine de lithium et les questions qui ont émergé lors de sa réalisation. Sofia Meister témoignera des coulisses du film Quatre-Chemins (2024, 51 min.), chronique du projet Probashi qui consistait en la réalisation de quatre courts films autobiographiques sur les parcours de vie en France de ressortissants bangladais.

20h30 - Projection-débat

Des Goûts de lutte

Film documentaire de Pierre-Olivier Gaumin (CNRS – MSH SUD) et Emmanuelle Reungoat (UMR 5112 – CEPEL, Université de Montpellier)
(Les Films d’Ici Méditerranée, 58 min., 2024)

La projection sera suivie d’un échange avec les auteurs.

Quelle empreinte une révolte laisse-t-elle chez celles et ceux qui l’ont vécue ? En suivant les itinéraires croisés de Gilets jaunes pendant plusieurs années après le mouvement, le film interroge l’évolution de leurs rapports au monde, à la politique, à la violence, à l’altérité ou aux frontières sociales. Le film s’appuie sur un long travail de recherches sociologiques et repose sur une matière très fournie en termes d’interviews et d’images faites au long cours, depuis le début du mouvement des Gilets jaunes.

Jeudi 7 novembre 

16h30-18h30 : séance de travail Artiste / chercheur.e : des rencontres pour travailler d’autres narrations ?
proposée par Nathalie Schieb-Bienfait (IAE, Nantes Université) 

Avec Geneviève Barillier (TU Nantes), Nolwenn Bihan (TU Nantes), Vincent Collet (artiste auteur, interprète - à confirmer), Malou Delplancke (Nantes Université), Jean Le Peltier (auteur, comédien, metteur en scène), Marion Lenevet (dramaturge, comédienne), Yann Lignereux (Nantes Université), Sophie Pardo (Nantes Université), Marion Thomas (dramaturge, comédienne, metteuse en scène), Delphine Sangu (Nantes Université)

Cette séance de groupe de travail invite artistes, chercheurs et responsables de lieux (TU-Nantes) à témoigner de leurs rencontres, des modalités et processus de travail pour rendre possible la relation de travail. Depuis cinq ans le TU-Nantes est engagée dans l’expérimentation de nouvelles modalités de rencontre entre Chercheur et Artiste ; Après une première phase, basée sur le format d’initiatives individuelles à partir d’invitations croisées, sont organisées - depuis trois saisons -, des rencontres inédites baptisées « Les Conversations Partagées », où le lieu imagine la formation de binômes constitués d’artistes du spectacle vivant et d’enseignants-chercheurs de Nantes Université, qui viendront témoigner de leur expérience et échanger avec les participants.

 

19h-19h40 : conférence performée - Incertitude (durée : 35 min.)
par Sophie Pardo (IUML/ LEMNA, Nantes Université) et Vincent Collet (artiste)

Vincent était obnubilé par cette question et se demandait ce qui nous fait avancer et construire nos choix. Il venait de commencer à passer un permis bateau qu’il n’a toujours pas validé, et la navigation en mer était une parfaite allégorie de cet océan des possibles. Cette question, c’est le terrain de jeu de Sophie. Ce jour-là, elle avait pour bagage des cartes de submersion marine mais aussi ces cartes anciennes qui font tout autant place à l’imaginaire qu’à des savoirs empiriques.

C’est donc tout naturellement qu’il et elle ont commencé à parler de l’apprivoisement du risque, de la construction de la connaissance et des fake news. Mais aussi de la nécessaire part de doute qui permet la prudence et fait avancer la science, mais qui sert aussi de base aux remises en cause de savoirs établis que cherchent à faire valoir des idéologies. Où se trouve le point de bascule ? Au cours d’un dialogue tout autant philosophique que ludique, on suit leur rencontre en 5 épisodes et autant de questionnements de deux chercheurs, l’une économiste et l’autre artiste, qui aimeraient bien comprendre : à quel moment l’ignorance crée-t-elle des monstres ?

Vendredi 8 novembre 

16h00 - Projection-débat 

Cet échange, animé par Laurent Devisme (chercheur au CRENAU, professeur à l’ENSA Nantes, vice-président transformations écologiques et médiations scientifiques de Nantes Université), permettra de questionner les rapports entre cinéma et recherche.

En effet, si le cinéma est un moyen pour les chercheuses et chercheurs de communiquer leurs résultats à un public plus large, son utilisation a bien d’autres implications sur leur travail : de quelle façon la présence de la caméra modifie-t-elle le rapport aux « enquêtés » ? Comment travailler avec les professionnel.le.s de l’audiovisuel ? Comment articuler choix techniques, esthétiques, narratifs… et exigences scientifiques ? Et du côté des professionnel.le.s du cinéma et de l’animation, comment ont-ils vécu cette collaboration avec le monde de la recherche ? Ces questions, et bien d’autres, seront abordées à travers deux courts métrages animés (Le Mérite, c’est moi et Les Filles c’est fait pour faire l’amour), puis d’un moyen métrage réalisé dans le cadre d’un doctorat de géographie (Le Territoire d’exil).

Le mérite, c'est moi - film d’animation (crayon de couleur animé), de Thomas Tudoux (réalisateur)avec Annabelle Allouch (sociologue, Université de Picardie-Jules Verne). 10 min, 2024,

À l’inverse de l’ordre scolaire habituel, une petite fille fait la classe à ses enseignant·es. Elle va leur raconter son quotidien, sa famille ouvrière, ses origines algériennes, sa vie dans la cité mais aussi sa vision de l’école, ses stratégies de réussites et enfin présenter son parcours exemplaire à venir et ses futurs succès académiques. Sur un ton professoral, à partir de cette vie projetée, elle va leur faire la leçon… une leçon de méritocratie.

Ce film d’animation est le prolongement d’une résidence de recherche-création à l’ISFEC de Rennes, en collaboration avec Annabelle Allouch.

Les filles c’est fait pour faire l’amour - Court-métrage documentaire animé d’Emmanuelle Santelli (sociologue et directrice de recherche CNRS, Centre Max Weber), Jeanne Drouet (anthropologue et ingénieure CNRS), Jeanne Paturle et Cécile Rousset (réalisatrices indépendantes). Beppie Films, 15min 49, 2023 (déconseillé aux moins de 12 ans)

Le store du bureau de la sociologue est baissé et trois femmes évoquent tour à tour leur vie sexuelle. Leurs récits se mêlent et nous portent vers des chemins d’émancipation parfois cocasses, parfois difficiles. Se trace ainsi un parcours sensible, de femme désirée à femme désirante.

Le court-métrage d'animation, co-réalisé par le Centre Max Weber, dans le cadre du projet « Sexualités ordinaires », permet à ses autrices d'« animer des paroles intimes, dessiner une recherche écouter des voix ».

Le territoire d’exil : Ouzaï, Beyrouth, film documentaire de Rouba Kaedbey (Ecole des métiers de l’environnement - UniLaSalle, Rennes) et Hania Khoury. 42 min., 2021

En donnant la parole à ses habitants, le documentaire met en lumière Ouzai, un quartier populaire et informel de la banlieue sud de Beyrouth.  Celui-ci est façonné par les différentes migrations, conséquences des guerres et conflits régionaux, et par la multiplication des constructions illégales en période d’instabilité. Ce phénomène induit ainsi la coexistence de plusieurs populations de nationalités, religions et ethnies différentes. Les trajectoires bouleversantes d’Abou Reda, Abou Mohamad, Abou A'arab, Santo, Amira, A'alia, et Ibrahim sont représentatives de cette réalité. Leurs histoires d’exil, depuis l’exode palestinien en 1948, en passant par la guerre civile libanaise (1975-1990) jusqu’à la migration syrienne depuis 2011 sont motrices dans la fabrique de l’informalité urbaine à Beyrouth.

 

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