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Appel à contributions 2024Appel à contributionstélécharger l'appel au format PDF : ecr-alt_AAC_2024 Calendrier
Texte de cadragePour la troisième édition de ces journées, le comité de programmation renouvelle son appel aux praticiens des écritures alternatives de la recherche et les invite à aborder cette fois la notion de récit, qui semble avoir émergé comme un thème majeur des éditions précédentes. Deux axes principaux sont proposés : l’écriture collective, notamment dans les dispositifs participatifs ; et les liens avec les formes artistiques de la narration. Cette notion de récit prend en effet un relief particulier pour qui utilise les écritures alternatives de la recherche : comment les « écritures alternatives », dans la diversité de leurs déclinaisons, s’emparent-elles des formes narratives, les transforment-elles, dans quelle intention, et avec quels résultats ? Avec quels outils aussi bien théoriques que techniques, le chercheur-narrateur, ou la chercheuse-narratrice, expérimentent-ils formes et scénarios ? S’imposent-ils des limites ? Se heurtent-ils à des questions de légitimité, de périmètre, et lesquelles ? Les axes structurants de la réflexion collective seront les suivants : Le chercheur et l’artiste : le « rêve des formes »La recherche face aux régimes de représentation
Récits indisciplinés : arts et sciencesLorsqu’il s’aventure du côté des écritures alternatives, la chercheuse ou le chercheur s’avance souvent sur un terrain qui est traditionnellement plutôt celui des artistes - plasticien·ne·s, musicien·ne·s, réalisateur·rices… sans toujours être artiste lui-même, ni posséder les savoirs et techniques liés à ces disciplines. La relation entre arts et sciences est complexe et a pu être envisagée de diverses manières : Boris Grésillon a parlé à son propos d’ « hybridation», Sheldon Richmond l’a appréhendée comme permettant « l'interaction » entre l'artiste et le chercheur, Tim Ingold comme offrant la possibilité d'un « cheminement » commun, Anne Sauvageot comme mettant en œuvre des « principes d'altération et d'altercation», et Bruno Latour comme procédant de l' « articulation » de l'art et de la science pour permettre une « composition des savoirs ». L’élaboration de cette relation impose à chaque fois l’élaboration d’une langue commune, où l’exigence de traduire les résultats de la recherche doit s’accommoder d’autres enjeux (techniques, esthétiques, scéniques...). Elle pousse à envisager d’autres conceptions de la narration, d’autres savoir-faire du récit. Elle n’est pas non plus sans soulever de nouveaux questionnements : place de l’émotion, du soi, implication sensible du chercheur, place du fictionnel… Artistes et chercheurs·ses pourront témoigner de leur rencontre, créant de nouvelles possibilités de représentation, qui ont modifié « leur façon de voir et de montrer », et donné à l’objet de la recherche la possibilité de se constituer comme sujet. Des retours d’expériences de collaboration entre artistes et chercheurs·ses durant une résidence sont aussi attendus, ainsi que des réflexions plus générales sur le rapport art-science. Récits fictionnels : nouvelles frontières et réalités alternativesRaconter pour transmettre un savoir : l’idée est loin d’être neuve. Pourtant, légitimer les formes narratives (qu’elles soient écrites, ou non, qu’elles assument, ou pas, une part de fictionnalité) comme formes possibles de l’écriture scientifique ne va pas de soi aujourd’hui dans les sciences humaines et sociales, et le débat est loin d’être épuisé. Pour ceux et celles qui se tournent vers les écritures alternatives de la recherche, il prend même un relief particulier dans la mesure où ce choix implique une réflexion sur les formes, et sur la place éventuelle de la subjectivité voire de la fiction dans la recherche. Le travail en recherche création met sur un même plan les formes de perception que sont l’imagination, la fiction et le réel : la capacité du récit à bousculer les évidences et à les questionner en fait un outil pour l’expression scientifique, la forme narrative jouant un rôle essentiel dans la construction du sens. Quelles sont les potentialités heuristiques et épistémologiques des formes « alternatives » de narration ? Que raconte-t-on, comment et pour qui ? Quels sont les risques et les limites du récit scientifique, quel que soit sa forme ? Peut-on considérer avec Umberto Eco que la fiction narrative est à la frontière de la recherche théorique ? Les chercheurs·ses se sont par ailleurs approprié outils et supports numériques, d’abord interactifs, puis augmentés et aujourd’hui immersifs. Si le numérique permet de diffuser du savoir au grand public, il permet aussi aux chercheurs·ses de se poser de nouvelles questions, rendant possible de faire converger différents états passés, présents, futurs, ou hypothétiques d’un même territoire, de modéliser ou simuler différents processus, d’étudier le ressenti des usagers… La réalité virtuelle offre des potentialités de narration et de réalités alternatives. Perspectives et thématiques émergentes, mais aussi échanges autour de retours d’expériences sur des objets d’étude particuliers pourront être soumis. Le chercheur et son terrainMises en récit collectives
La voix des enquêtés : écrire pour les autresDe plus en plus de chercheurs·ses menant un travail d’enquête envisagent leur rapport au terrain non plus seulement comme une relation entre observateur et observé, mais comme un rapport d’échange. Or chaque moment du travail d’enquête est l’occasion d’un choix méthodologique, mais également épistémologique et éthique, qui se traduit dans une forme : comment l’on va communiquer sur le terrain (pour aborder les personnes enquêtées, susciter réponses, histoires et témoignages), comment l’on va travailler le matériau recueilli (le transcrire, l’encoder, l’analyser, y revenir…), et comment l’on va restituer ses résultats. Or les choix formels opérés alors déterminent tout à la fois la place de l’enquêté·e dans la recherche et la posture de la chercheuse ou du chercheur par rapport à son terrain : dans quelle mesure les formes alternatives du récit scientifique favorisent-elles l’instauration d’un rapport de sujet à sujet, où l’enquêté·e devient un acteur à part entière de la recherche ? Utiliser des procédés littéraires, des techniques théâtrales, audiovisuelles, ou d’autres formes, permet-il de mieux rendre compte de la parole de l’ensemble des acteurs, et de valoriser ces collaborations ? Plus largement, dans quelle mesure la liberté formelle et énonciative permise par les formes non académiques du récit scientifique permet-elle aux chercheurs·ses d’expérimenter de nouveaux rapports au terrain ? Ecrire avec les citoyens : traduire l’expérience participativeLa science participative ou collaborative accepte de soumettre ses processus et ses résultats au jugement public, à l’évaluation citoyenne. Ces travaux ont en commun la participation des personnes concernées aux différentes étapes du processus de recherche, de la formulation des questions de recherche à la diffusion des résultats. La hiérarchie entre « citoyens.nes ordinaires » et « experts.tes » perdure cependant dans ces dispositifs, la participation ne constituant pas une garantie d’acculturation à la recherche ni à l’appropriation de ses codes. Quel rôle des dispositifs alternatifs (baluchon multi-sensoriel, méthode Photovoice, carte mentale, caméra GoPro …) peuvent-ils jouer dans la transmission par le ou la citoyen·ne impliqué dans une recherche de son expérience vécue et des savoirs dont il est détenteur ? Quels types de parole (et de récit) font-ils émerger ? Ces dispositifs favorisent-ils une meilleure circulation d’informations entre les partenaires et de quelle manière s’intègrent-ils dans le récit scientifique ? Ecrire à plusieursLe positionnement d’une chercheuse ou d’un chercheur se construit à travers sa manière d’écrire (au sens large), en particulier en sciences humaines et sociales où l’objet de la connaissance ne peut être indépendant du discours qui le fait émerger et lui donne sens. L’écriture, dans nos disciplines, est donc traditionnellement un travail solitaire. Or, pour le chercheur, confronter ce positionnement à d’autres interroge forcément ses recherches et sa façon de les restituer : quelle place alors donner aux autres dans l’écriture de son récit ? Une narration collective est-elle possible, et en quoi consiste un fonctionnement à plusieurs ? Quels effets l’écriture collective peut-elle avoir sur l’esthétique finale de la restitution ? Cette « fertilisation croisée » n’est-elle possible que lorsque les représentations de chaque co-auteur sont remises en question ?
Modalités des soumissions Envoi des propositions le 31 mai 2024 au plus tard à : ecr-alt@univ-nantes.fr Les contributions pourront prendre les formes suivantes :
Jusqu’à trois participants, de 20 à 30 minutes maximum : les propositions de communication (2000 signes environ, comprenant un titre et une problématique) comporteront une brève bio-bibliographie et les coordonnées de l’auteur·rice avec son affiliation institutionnelle).
1h30 maximum : réunion d’un groupe déjà constitué autour d’un noyau de personnes et destiné à accueillir d’autres participants·es ou d’une réunion visant à rassembler des personnes intéressées par une thématique, un projet, etc. Les propositions de séances de groupes de travail se présenteront sous la forme de textes entre 500 et 750 mots maximum précisant la description des buts de la séance, les noms des différentes personnes en charge de l’organisation et un bref descriptif du public visé.
Jusqu’à cinq participants dont un modérateur, durée 1h maximum. Les propositions de communication (2000 signes environ, comprenant un titre et une problématique) comporteront une brève bio-bibliographie et les coordonnées de l’auteur·ice avec son affiliation institutionnelle).
Jusqu’à deux formateurs, durée 3h maximum. Les propositions d’ateliers de formation se présenteront sous la forme de textes entre 750 et 1000 mots maximum contenant une description de l’atelier prévu et les noms des différentes personnes chargées de l’animation.
Ils seront présentés en 2 minutes durant une session d’interventions éclair (poster slam) et affichés pendant toute la durée des journées. Les propositions de posters se présenteront sous la forme de textes entre 500 et 750 mots maximum, références bibliographiques non comprises.
Durée : 10 min. minimum et 120 min. maximum. Les films doivent être produits par une personne physique ou morale, française ou étrangère ; Sont exclues de cet appel à films les vidéos de vulgarisation scientifique ; les journées n’ont pas d’exigence d’exclusivité. La proposition comportera les éléments suivants : - Le titre, la durée (estimée ou définitive), le format, - le nom et prénom du réalisateur, ses adresses, contact mail et téléphone, - le nom de la (des) société(s) de production s’il y a lieu, avec contact mail et téléphone, - un synopsis en 10 lignes maximum, - le lieu, la date, la signature de la personne soumettant la restitution, - un visuel haute résolution illustrant la production, - au choix, un lien de visualisation ou de téléchargement de la production : WeTransfer, Vimeo, clé USB, etc. En cas de sélection, le participant autorisera à titre gracieux l’organisateur à présenter au public, dans la salle du cinéma « Le Cinématographe », la production sélectionnée. Le participant devra déclarer et garantir à l’organisateur qu’il détient tous les droits (en particulier les droits d’exploitation, de diffusion et de divulgation) ainsi que toutes les autorisations nécessaires pour les utilisations dans le cadre des journées d’études. Il garantira l’organisateur et ses partenaires, contre toute revendication quelconque, notamment au titre des droits d’auteur, droits voisins, droits des dessins et modèles, droits des marques, droits de la personnalité, droits à l’image des biens et/ou des personnes.
Références citées
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Personnes connectées : 2 | Vie privée |